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Découvrir Dieu dans la dépression - Extrait du livre Elles ont vu la fidélité de Dieu
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Découvrir Dieu dans la dépression - Extrait du livre Elles ont vu la fidélité de Dieu

Souffrance
Souffrance

Auteur :

Elisabeth Aubut

Cet article est un extrait du livre Elles ont vu la fidélité de Dieu : 16 femmes témoignent. J'ai eu le privilège de contribuer à ce magnifique ouvrage en français, rempli d'histoires touchantes et vraies. Vous découvrirez des femmes d'arrière-plans variés qui ont surmonté des épreuves semblables aux vôtres par leur foi dans un Dieu fidèle. Qu'elles aient dû traverser la vallée sombre du deuil, de la maladie ou de l'abus, elles se sont accrochées à leur Bon Berger et ont trouvé la paix en lui.

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La lumière de Christ dans la nuit obscure de mon âme

« Je sais maintenant, Seigneur, pourquoi tu ne me donnes pas de réponse. Tu es toi-même la réponse. Devant ta face, les questions s’évanouissent. Quelle autre réponse serait satisfaisante ? »

– C.S. Lewis

Un espoir différé

Quand j’ai raccroché le téléphone ce soir-là, je devais ressembler à un fantôme. J’étais assise sur un banc dans le parc près de chez moi, les mains tenant mon visage comme pour l’empêcher de fondre. Mes oreilles bourdonnaient et tout ce que je pouvais murmurer était : « Oh, Seigneur, non… non… non… non… pourquoi ? »

Mon monde était en train de s’écrouler.

C’était le dernier échange téléphonique que j’ai eu avec lui, ce jeune homme galant et doux avec qui j’avais consacré des heures et des heures à discuter de sujets profonds et stimulants. Lui, avec qui je me retrouvais fréquemment sur la même longueur d’onde. Il me traitait avec beaucoup de respect et avait tant de qualités que j’admirais. Il servait Dieu et l’Église avec une passion que j’avais rarement vue ailleurs. Nous recherchions la volonté de Dieu concernant notre relation et je l’avais même présenté à ma famille. Je commençais à croire que mon rêve d’enfant de me marier avec un homme de qualité allait se réaliser. Dieu semblait tout orchestrer pour sa plus grande gloire et j’étais pétillante en attendant la suite de cette belle histoire qui s’écrivait.

Cependant, quelques mois auparavant, cet ami m’avait avoué qu’il luttait avec une dépendance importante. Puisque j’avais espoir que Dieu nous dirigeait ensemble, j’étais convaincue qu’il allait nous délivrer de cet obstacle. Au cours des mois qui ont suivi, nous avions cherché conseil auprès de plusieurs personnes sages. Malgré cela, sa lutte a perduré et j’étais confrontée à un choix difficile concernant l’avenir de notre relation. J’ai prié d’innombrables fois pour avoir du discernement, mais aussi pour obtenir un miracle. Néanmoins, au moment où j’espérais que Dieu intervienne comme jamais auparavant et qu’il fasse éclater sa gloire, le jeune homme m’a annoncé que c’était terminé entre nous deux.

En mode pilote automatique

En rentrant dans mon appartement ce soir-là, je me suis cachée dans ma chambre et j’ai passé une nuit blanche à pleurer toutes les larmes de mon corps. Le lendemain, je me suis forcée à me lever, semi-vivante, car je commençais un nouvel emploi. Je me suis retroussé les manches comme un robot et j’ai accroché un sourire artificiel sur mon visage. J’ai réussi à survivre à cette journée uniquement parce que j’étais en mode pilote automatique. Ma tête, par contre, était complètement embrouillée.

Lors des semaines qui ont suivi, je me suis gardée très occupée. Je gérais de nombreux projets, car ils m’aidaient à survivre et à penser à autre chose. La plupart des gens, même ma colocataire, ne se rendaient pas compte du chagrin monstrueux qui me rongeait. Pourtant, dès que je me retrouvais seule, j’étais incapable de retenir mes larmes. Je faisais des crises de panique lorsque j’entendais le nom du jeune homme. Au cours des mois qui ont suivi, je remarquais les diverses traces de ma tristesse sur mon propre corps, telles que la perte d’appétit, l’amaigrissement et l’insomnie.

J’étais tourmentée par des questions sans fin à Dieu : « Seigneur, est-ce que j’ai péché et je n’en suis pas consciente ? Je veux bien m’en repentir, mais je ne sais même pas de quoi ! Nous avons été irréprochables dans notre relation ». Ce sentiment de culpabilité ressemblait à une guillotine émotionnelle qui pouvait me décapiter à tout moment. De plus, une certaine oppression spirituelle pesait souvent sur moi la nuit. L’ennemi rôdait autour de moi et m’écrasait de mensonges qui m’amenaient à souhaiter la mort. « Oh, Dieu, ne serait-il pas mieux que je quitte ce monde brisé pour être avec toi ? »

En effet, je me suis retrouvée accablée de doutes, ayant perdu mes repères spirituels. Je repassais sans cesse l’histoire dans ma tête, me demandant ce que j’aurais pu mieux faire pour sauver la relation. Quand je réalisais que la vie n’était pas aussi belle qu’elle prétendait être et que mes fantasmes de rédemption étaient impossibles, je ruminais sur les raisons qui avaient pu conduire celui que j’aimais à m’abandonner ainsi.

Pire encore, j’avais le sentiment d’avoir été abandonnée par Dieu, mon meilleur ami, au moment où j’avais eu le plus d’espoir dans son amour et sa puissance. Je criais à Dieu tous les jours pour lui demander son aide, sans recevoir de réponse. « Dieu, je t’ai obéi, je t’ai mis en premier, et je croyais que tu prendrais soin de moi… alors que fais-tu ? Pourquoi n’es-tu pas intervenu dans ma situation ? Tu as fait des miracles dans la vie amoureuse de mes amies. Pourquoi pas dans la mienne ? »

Cette déception m’a conduite à craindre Dieu, mais pas dans le bon sens. J’avais peur de venir à lui avec mes demandes pour qu’il me trahisse ensuite. Est-ce que je pouvais lui faire pleinement confiance dans les domaines qui me tenaient à cœur ? Pouvais-je lui confier mes rêves, lui confier ma vie ? Je suis devenue cynique par peur d’être de nouveau trahie. La plus grande question qui me hantait était la suivante : « Dieu est-il réellement bon ? » Ma conclusion était que Dieu a ses chouchous, ses préférés, et que j’avais le malheur de ne pas en faire partie.

La bouée de sauvetage communautaire

Malgré toutes ces émotions difficiles, je réussissais à masquer ma peine auprès de la plupart des gens. Cependant, quelques mois plus tard, une de mes amies proches m’a demandé comment j’allais. Je lui ai répondu brièvement, mentionnant que je pleurais tous les jours depuis la rupture. En entendant cela, elle s’est inquiétée pour moi et m’a proposé un petit questionnaire gratuit pour reconnaître les symptômes de la dépression.

La dépression ? J’étais convaincue que ceux qui sont en dépression doivent certainement subir des choses pires que moi ! Leurs symptômes doivent assurément être plus flagrants que les miens. Néanmoins, j’ai accepté de remplir le questionnaire. En voyant que je répondais à presque tous les critères, j’étais certaine que le questionnaire était défectueux !

Peu de temps après, j’ai également avoué à mon frère que je pleurais quotidiennement, bien que j’essayais de rester positive. Après avoir consulté sa femme, il m’a dit qu’ils m’invitaient à rester chez eux pendant quelques semaines. Étant donné que c’était pendant la pandémie et que je me sentais profondément seule, j’ai accepté. En fin de compte, j’ai demeuré chez eux pendant trois mois et Dieu s’est servi de leur noyau familial pour appliquer un baume sur mon cœur. J’allais un peu mieux, bien que la tristesse n’ait pas cessé de teinter mes journées.

Cela faisait quelques années déjà que je consultais un conseiller biblique. Lors de cette période, en considérant le deuil relationnel que je vivais, il m’a fortement encouragée à consulter une médecin chrétienne qu’il connaissait pour voir si j’étais en dépression. Bien que j’étais reconnaissante de son souci envers moi, je me disais que ce que je vivais n’était pas suffisamment grave pour que je sois en dépression. De toute façon, j’allais mieux qu’au début, n’est-ce pas ?

Je me souviens avoir dit à mon père que je ne croyais pas être arrivée au point où je devais consulter un docteur, étant donné que je n’avais pas encore touché le fond. Face à mes excuses, mon père m’a donné une analogie qui m’a marquée. Imaginons quelqu’un qui se blesse au dos et qui choisit de continuer à porter de lourdes charges dans cet état de fragilité. Qu’est-il en train de risquer ? Il peut se blesser plus grièvement et être alité pendant longtemps en raison d’une hernie discale. En se disant que sa condition n’est pas aussi mauvaise qu’elle pourrait l’être, il risque de réellement se rendre invalide. Même après la guérison, il demeurerait fragile pour le reste de sa vie. Mieux vaut prendre soin de soi-même avant qu’il ne soit trop tard. Puis, mon père m’a dit que, dans mon cas, j’avais peut-être déjà franchi cette limite. Cette analogie m’a ébranlée et m’a donné le courage de rencontrer la médecin chrétienne.

Lors de notre premier rendez-vous, nous avons parlé très longtemps au sujet de ma peine d’amour, ainsi que de ma relation avec Dieu. Elle m’a également demandé de remplir quelques questionnaires. Après que je les ai complétés, elle a diagnostiqué un léger trouble d’anxiété généralisée et une dépression sévère en rémission.

Dépression sévère… aïe ! Je ne pensais pas avoir de préjugés envers les personnes qui étaient en dépression, mais maintenant que le diagnostic s’appliquait à moi, j’étais humiliée par ma fragilité. Toutefois, cette douleur floue que j’essayais de minimiser depuis des mois portait enfin un nom qui la validait. Mêlé à ma honte se trouvait aussi un regain d’espoir. Peut-être allais-je m’en remettre !

Un problème biologique

Cette médecin m’a dit que, même si j’allais mieux et que j’étais assez fonctionnelle dans ma dépression, celle-ci était tout de même majeure et je demeurais vulnérable. Elle m’a expliqué dans des termes simples ce qui se passait à l’échelle physiologique dans mon corps en raison de la dépression. Oui, je remontais doucement la pente grâce à ma foi et au soutien que j’avais reçu, mais la blessure que j’avais vécue m’empêchait de revenir à mon niveau optimal. Si jamais je traversais une nouvelle dépression, mon niveau de fonctionnement chuterait vers le désespoir. Elle m’a donc recommandé de prendre un médicament pour retrouver mon niveau de fonctionnement optimal. Elle a expliqué que parfois Dieu guérit de façon surnaturelle, et qu’à d’autres moments il guérit au travers des soins médicaux.

Encore une fois, têtue comme je suis, j’ai énuméré mes excuses :

« Mais je m’en sors, je survis bien.

– Je te souhaite de faire plus que de seulement survivre, m’a-t-elle dit. Je veux que tu t’épanouisses dans ce que Dieu te donne à vivre.

– Mais j’ai dû chercher la face de Dieu dans la dépression comme jamais auparavant, et je ne veux pas perdre ça ! lui ai-je rétorqué.

– Je comprends, m’a-t-elle répondu. Mais tu sais, tu n’as pas besoin d’être déprimée pour être proche de Dieu. Je ne suis pas en dépression et je me sens très proche de Dieu en ce moment, malgré les épreuves difficiles que j’ai vécues dans ma vie. »

Elle m’a ensuite rappelé que c’est principalement un problème biologique : mon cerveau subissait un déséquilibre chimique. Il n’y a pas de honte à trouver des solutions. Si quelqu’un est myope, allons-nous le priver de lunettes ? Bien sûr que non ! On va plutôt profiter du soutien médical auquel Dieu a pourvu. C’est la même chose pour quelqu’un qui fait du diabète. Même s’il est chrétien, devrait-il se priver de médicaments en raison de sa foi ? Non, car son corps souffre d’un déséquilibre chimique, et il n’y a aucun mal à régler ce déséquilibre lorsqu’on a les moyens de le faire. Dieu pourvoit à des médicaments pour stabiliser notre corps et ses organes affectés par les conséquences du péché. Soyons donc reconnaissants pour cette grâce !

Ainsi, j’ai fini par accepter. J’ai pris des antidépresseurs pendant deux ans et, par la miséricorde de Dieu, la différence a été majeure. Dieu s’est servi de cette saison de ma vie non seulement pour me rendre plus humble, mais aussi pour m’en apprendre plus sur qui il est.

Un long rétablissement à plusieurs niveaux

Quand j’ai commencé la médication, j’avais un but précis en tête : je voulais que cette douleur cesse ! Cependant, dans sa bonté, Dieu avait un objectif plus merveilleux pour moi. Bien qu’il désire soulager la peine de ses enfants, il recherche avant tout leur maturité au moyen d’une plus grande proximité avec lui.

Une grande partie de ma douleur provenait du mensonge selon lequel, si je gérais ma vie sentimentale comme il se doit, Dieu allait me bénir. Je croyais à une sorte d’évangile de prospérité très sournois. À ma grande surprise, Dieu avait permis que mon rêve éclate en mille morceaux, et j’étais ébranlée en réalisant que ma fidélité ne garantissait pas ses bénédictions terrestres. Toutefois, il a quand même choisi de se glorifier dans ma vie, non par une histoire d’amour parfaite qui se serait déroulée comme moi je le voulais, mais plutôt par ma confiance en lui, surtout lorsque je ne comprenais pas son plan.

Alors que les doutes sur la bonté de Dieu m’assaillaient, la foi m’invitait à ne pas définir son caractère selon mes expériences ni selon mes impressions, mais selon ce qu’il révèle de lui-même dans sa Parole. J’ai découvert que, oui, Dieu enlève parfois ce qui nous est précieux, mais il ne le fait jamais par caprice. Il le fait par sagesse, comme un vigneron qui émonde une vigne dans le but qu’elle puisse produire de plus beaux fruits. Dieu sait ce qu’il fait, et je dois choisir quotidiennement de lui faire confiance.

Mais comment ? Il semblait m’avoir trahie ! Eh bien, la confiance est possible si l’on contemple la souffrance que Jésus a subie à notre place. Tout change lorsque je prends conscience que j’ai été épargnée de l’abandon suprême – celui d’être rejetée par Dieu pour l’éternité – parce qu’un autre a été abandonné à ma place. Jésus a été rejeté pour que je ne sois jamais abandonnée (Hébreux 13.5). Jésus a pleuré pour que mes larmes soient essuyées à tout jamais le jour où je le verrai, car il promet que :

La mort ne sera plus et il n’y aura plus ni deuil, ni plainte, ni souffrance. Car ce qui était autrefois a définitivement disparu.

(Apocalypse 21.4)

Puisque Dieu n’a pas épargné son propre Fils pour accomplir le sauvetage dont j’avais besoin, pourquoi retiendrait-il les bonnes choses qu’il a pour moi (Romains 8.32) ? En m’accrochant à ces vérités bibliques et en les prêchant à mon âme régulièrement, j’ai découvert que je suis victorieuse en Christ.

Le repos, les amitiés, le counseling et les médicaments ont été des formes de grâce que Dieu m’a accordées pour guérir. Mais cette grâce a également pris une forme surprenante : Dieu m’a doucement conduite vers l’adoration. Sa grâce qui m’a aidée à détourner le regard de moi-même, à le poser sur Dieu et à me soumettre à lui (surtout lorsque mon réflexe naturel était de me rebeller !) a été le meilleur antidote à l’amertume.

Je me souviens d’un moment fort où j’ai goûté à cette grâce. Un soir, alors que j’étais dans mon lit et écrivais des passages bibliques dans un carnet, je me suis arrêtée pour exprimer à Dieu comment je me sentais. J’étais démoralisée. Je vivais toutes ces émotions difficiles depuis déjà si longtemps et j’avais l’impression que cela n’en finirait jamais. J’ai dit à Dieu : « Je ne comprends pas où tu es, je ne comprends pas ce que tu fais. On dirait que lorsque j’ai le plus besoin de toi, c’est là que tu pars. Pourquoi as-tu permis que mon pire cauchemar se réalise ? » En réponse, j’avais l’impression qu’il me questionnait : « Ton pire cauchemar ? » J’étais un peu gênée, car je savais que j’exagérais et que ce n’était pas la pire chose qui aurait pu m’arriver. Et puis, c’est comme si je l’avais senti tout près, assis sur mon lit, en train de me regarder tendrement et de me chuchoter : « C’est moi qui ai subi ton pire cauchemar à ta place ». Soudainement, j’ai réalisé qu’il comprenait tout ce que je vivais et, encore mieux, qu’il avait subi le pire des sorts que j’étais destinée à subir afin de m’offrir un avenir meilleur que ce que je pouvais imaginer. Évidemment, je me suis mise à pleurer de reconnaissance et à l’adorer.

Il me reste toujours des cicatrices, car les blessures de ce monde ne seront jamais pleinement guéries sur terre. Seul le jour où je contemplerai Jésus face à face révèlera la rédemption complète de ma vie. Et je crois que c’est mieux ainsi. Rien ne m’a amenée à aspirer autant à la présence de Dieu que mes moments sombres. Oh, comme sa présence est la chose la plus précieuse au monde ! Et je vous souhaite plus que tout de l’expérimenter.

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